Les Critères de l’Addiction selon Aviel Goodman

 

L’addiction est un sujet complexe, souvent mal compris, qui touche de nombreuses personnes à travers le monde. Elle peut se manifester de manière insidieuse, prenant racine dans des habitudes quotidiennes avant de se transformer en un problème envahissant qui affecte tous les aspects de la vie. Pour comprendre ce qu’est réellement une addiction, il est essentiel de dépasser les idées reçues et d’explorer des concepts plus approfondis, tels que les critères d’Aviel Goodman. Ce psychiatre et chercheur a proposé une définition rigoureuse de l’addiction, qui permet de mieux cerner cette problématique et d’apporter des réponses adaptées aux personnes concernées.

Qu’est-ce que l’addiction ?

Le terme « addiction » est souvent utilisé dans le langage courant pour décrire des comportements variés, qu’il s’agisse d’une dépendance à des substances, comme l’alcool ou les drogues, ou de comportements répétitifs, comme le jeu, les achats compulsifs, le sexe ou encore l’utilisation excessive des écrans. Pourtant, l’addiction va bien au-delà de ces manifestations visibles. Il s’agit d’une relation pathologique entre une personne et un comportement ou une substance, qui engendre des conséquences négatives dans la vie de l’individu tout en étant difficile à contrôler.

L’addiction se caractérise par une perte de liberté, une forme d’esclavage où la personne se sent obligée de répéter un comportement malgré les répercussions néfastes. Cette emprise sur la vie quotidienne peut mener à l’isolement, à la dépression, voire à des comportements autodestructeurs.

Les critères d’Aviel Goodman : une définition précise de l’addiction

Pour mieux cerner ce qu’est une addiction, Aviel Goodman a proposé une définition basée sur plusieurs critères spécifiques. Ces critères permettent d’identifier si un comportement ou une consommation est devenu addictif, et ce, au-delà des simples excès occasionnels.

Goodmann définit l’addiction comme un processus dans lequel un comportement est à la fois répété et difficile à interrompre, en dépit des conséquences négatives pour la personne. Ce comportement est souvent perçu comme agréable ou nécessaire, mais il devient progressivement une source de souffrance.

1. L’anticipation du comportement

Le premier critère est l’anticipation du comportement ou de la consommation de la substance. Cela se traduit par une focalisation excessive sur le comportement en question, que ce soit dans les pensées, les émotions ou l’organisation de la journée. La personne anticipe avec impatience ou obsession le moment où elle pourra s’adonner à son addiction, négligeant d’autres aspects de sa vie.

Par exemple, un individu dépendant à la cigarette peut passer une grande partie de sa journée à penser à la prochaine fois où il pourra fumer. Cette anticipation devient le centre de ses préoccupations, au détriment de ses responsabilités professionnelles ou familiales.

2. L’incapacité à contrôler le comportement

Le deuxième critère repose sur l’incapacité à contrôler ou à limiter le comportement addictif. Malgré les efforts pour réduire ou arrêter, la personne se retrouve systématiquement à répéter le comportement. Cette perte de contrôle est un signe clé de l’addiction, distinguant un comportement problématique d’un simple excès.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui essaie de réduire sa consommation d’alcool. Malgré une forte volonté, il constate qu’il continue à boire, parfois même plus que prévu. Cette incapacité à respecter ses propres résolutions témoigne d’une addiction.

3. La persistance du comportement malgré les conséquences négatives

Le troisième critère est peut-être le plus révélateur : la persistance du comportement malgré la prise de conscience des conséquences négatives. La personne est consciente des impacts néfastes sur sa santé, ses relations ou sa situation financière, mais elle se sent incapable de changer. Cette persistance, malgré la souffrance que cela engendre, est le signe d’une addiction profondément ancrée.

Une personne dépendante aux jeux d’argent, par exemple, peut continuer à jouer malgré les pertes financières considérables et les tensions familiales. Elle sait que son comportement est destructeur, mais ne parvient pas à s’arrêter.

4. L’escalade du comportement

L’escalade du comportement, ou tolérance, est un autre critère défini par Goodmann. Au fil du temps, la personne a besoin d’augmenter la fréquence ou l’intensité du comportement pour obtenir le même effet. Cela conduit souvent à des excès encore plus prononcés et à une aggravation des conséquences négatives.

Dans le cadre d’une addiction à une substance, comme les drogues, cette escalade peut se traduire par une augmentation des doses pour atteindre le même état de bien-être ou d’euphorie. En ce qui concerne les comportements, cela pourrait se manifester par une augmentation du temps passé à pratiquer l’activité en question, comme des sessions de jeu de plus en plus longues.

5. L’apparition de symptômes de sevrage

Enfin, Goodmann identifie l’apparition de symptômes de sevrage comme un critère important de l’addiction. Ces symptômes surviennent lorsque la personne essaie de réduire ou d’arrêter son comportement addictif. Ils peuvent être physiques, comme des tremblements ou des maux de tête, mais aussi psychologiques, avec une forte anxiété, de l’irritabilité ou une dépression.

Ces symptômes renforcent l’idée que l’addiction est plus qu’une simple habitude ; elle est un état de dépendance où le corps et l’esprit réclament le retour à l’objet de l’addiction pour retrouver un équilibre.

Pourquoi l’addiction est-elle si difficile à surmonter ?

La difficulté à surmonter une addiction réside dans la nature même de ce processus. Les comportements addictifs modifient le cerveau, en particulier les circuits de récompense, ce qui renforce le besoin de répéter le comportement. Cela crée un cercle vicieux où la recherche du plaisir ou du soulagement immédiat prime sur les conséquences à long terme.

De plus, les addictions sont souvent liées à des problèmes émotionnels sous-jacents, tels que le stress, l’anxiété, la dépression ou des traumatismes. Ces troubles peuvent pousser la personne à chercher refuge dans des comportements addictifs comme une échappatoire à la souffrance psychique. C’est pourquoi, pour traiter une addiction, il est crucial de prendre en compte non seulement le comportement addictif lui-même, mais aussi les causes profondes qui l’alimentent.

Le rôle de la psychothérapie dans le traitement de l’addiction

La psychothérapie joue un rôle essentiel dans le traitement de l’addiction. Elle permet de travailler sur les mécanismes psychologiques qui sous-tendent les comportements addictifs, tout en offrant un espace sécurisé pour explorer les émotions et les pensées qui les accompagnent.

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), par exemple, sont particulièrement efficaces pour aider les patients à identifier et modifier les schémas de pensée qui alimentent leur addiction. En apprenant à reconnaître les déclencheurs de leur comportement et à développer des stratégies pour les gérer, les patients peuvent progressivement reprendre le contrôle de leur vie.

La thérapie permet d’aider les patients à identifier et modifier les schémas de pensée qui alimentent leur addiction, apprenant à reconnaître les déclencheurs et développer des stratégies pour les gérer. Elle peut également être bénéfique en se concentrant sur la prise de conscience des émotions et des sensations corporelles, ou en travaillant sur les schémas comportementaux profonds hérités de l’enfance.

En tant que thérapeute, mon approche vise à offrir un accompagnement personnalisé, adapté aux besoins spécifiques de chaque patient. Chaque parcours thérapeutique est unique, car chaque personne a son histoire, ses blessures et ses ressources propres. Ensemble, nous pouvons explorer les causes de l’addiction, identifier les comportements à risque, et mettre en place des stratégies pour surmonter ces défis.

La nécessité d’une prise en charge globale pour sortir de l’addiction

L’addiction est une problématique complexe qui nécessite une approche globale pour être surmontée. Comprendre les critères d’Aviel Goodmann permet de mieux cerner les mécanismes sous-jacents de l’addiction et d’offrir un accompagnement thérapeutique adapté.

Si vous vous reconnaissez dans ces critères ou si vous avez l’impression que l’un de vos proches est aux prises avec une addiction, il est important de ne pas rester seul face à cette difficulté.

L’addiction peut sembler insurmontable, mais avec le bon soutien et une démarche thérapeutique adaptée, il est possible de reprendre le contrôle de sa vie.

N’hésitez pas à me contacter pour discuter de votre situation et explorer ensemble les solutions possibles.

 

Florent Ferres Psychothérapie à Hyères

Florent Ferres Psychothérapie - Thérapie de Couple - Coaching

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